Histoire

Du Fort Saint Laurent, 1900 - 2022

  • 1600
    De Louis XII à la Révolution

    Vers 1600, le nord de la ville est protégé par un haut mur fortifié qui compte 9 bastions à oreillons reliés par une courtine. La Bastion Saint Laurent est l'avant dernier de cet ensemble qui se termine par le bastion Saint-Clair à l'Est, côté Rhône.

  • XVIIème et XVIIIème siècles
    1630

    Pendant les années 1630 sur l'initiative du gouverneur Charles d'Alincourt, la fortification est complétée et modernisée par une suite de 6 demi-lunes en avant du rempart entre les bastions. En contrebas du Fort St Laurent, est ouverte sur la rive gauche de la Saône une porte fortifiée, " la porte d'Alincourt".

  • 1665
    Le Convent des Colinettes

    En 1665 un couvent de religieuses de Ste Elisabeth s'était établi à l'intérieur des remparts entre la montée St Sébastien et la rue des Fantasques : cette fondation va rapidement prospérer. 
    En 1703, un acte royal leur permet d'agrandir leur propriété en y incluant les bastions d'Orléans et St Laurent à condition "de ne pas endommager les dits murs de courtine, ni ceux des enceintes desdits bastions et qu'au cas qu'il fût par la suite nécessaire pour notre service d'avoir la liberté dudit chemin, elles seront tenus d'en ouvrir le passage.."
    A cette époque, l'urbanisation déborde largement sur le plateau de la Croix Rousse, rendant définitivement obsolète la muraille. Les bastions sont complètement à l'abandon et en ruines ; le bastion St-Clair sera même démoli dès 1772 pour ouvrir le quai St-Clair le long du Rhône.

  • De la Révolution au lotissement
    1789

    A la révolution française de 1789 qui provoque la chute de l'ancien régime, les ouvrages de défenses sont démentelés. Pour autant, le bastion sera utilisé au cours du siège de lyon en 1793, comme poste d'artillerie qui tire sur les positions adverses.
    Deux ans plus tard, le terrain est finalement vendu comme bien national à un acquéreur privé, le citoyen Villermoz, un grand bourgeois lyonnais très impliqué dans l'urbanisation des pentes de la Croix-Rousse.

    Pendant les Cent Jours en mai/juin 1815 sont entrepris dans l'urgence des travaux de remise en état des fortifications de Lyon : on aplanit les bastions et on élève des parapets en terre. Mais il n'y aura pas de nouveau siège de Lyon, car les hostilités sont suspendues le 12 juillet.
    Finalement, en 1819, Villermoz revend le bastion ,à la villle de Lyon pour donner place au lotissement planifié par l'architecte voyer Coilet. En 1826 tout l'ancien clos des Colinettes est urbanisé : des rues sont tracées et des immeubles pour les canuts rapidement construits.

  • 1834
    De Louis Philippe à 1925

    Le Fort est complètement remanié en 1834 par Rohault de Fleury. Le vieux bastion du XVI° siècle côté nord est en partie arasé pour être coiffé d’un étage de casemates juxtaposées servant à l’artillerie et au stockage ; sa terrasse entourée d’un parapet forme le cavalier de l’ouvrage. Un pavillon carré destiné au logement des officiers en occupe un angle. Le front de gorge du fort suit la montée de la Butte avec 3 bastions et une courtine. Côté ouest la nouvelle enceinte s’appuie sur l’ancienne courtine rehaussée et l’ensemble forme un superbe empilement de blocs de casemates et de plateformes d’artillerie. Outre le pavillon des officiers, la cour intérieure est occupée par une caserne à 3 niveaux, un magasin d’artillerie, une poudrière et un pavillon d’entrée.

  • Deuxième république et Second Empire
    1862

    Dès la chute de Louis-Philippe, des militants révolutionnaires commencent la démolition de l'enceinte, qui avait la réputation d'avoir été construite pour contenir les révoltes. Ce type de fortification devient obsolète. L'enceinte est rétrocédée à la ville en 1862.

    En 1867, le rempart est démoli pour faire place au boulevard de la Croix-Rousse (d'abord nommé boulevard de l'Empereur) ; en 1868 la porte Saint-Laurent est également démolie. Conservés pôur leurs casernes, ne restent alors que le Fort St Jean et le Bastion St Laurent.
    En compensation du pavillon servant de poste de garde à la caserne, la ville fait construire un bâtiment sans étage perpendiculaire à la caserne pour servir le nouveau corps de garde, à gauche de la cour actuelle.

  • 1864
    La petite caserne

    Après son déclassement le bastion Saint Laurent n'a d'autre utilité que celle d'une caserne secondaire dans la garnison de Lyon, qui en 1864 loge 325 hommes.

    Pour donner plus de lumière, les fenètres carrées et haut placées sont agrandies vers le bas ; d'autres fenêtres sont ouvertes sur les pignons. Un bataillon d'infanterie y est logé, mais il est difficile d'identifier à quel régiment appartiennent les soldats figurants sur les cartes postales du début de XXème siècle.

  • le fin du XXème siècle
    1934

    En 1934, le Fort Saint Laurent est orienté vers le Service de Santé avec la pharmacie Régionale, mais il devient aussi le PC de la défense anti-aérienne régionale avec un standard téléphonique. Pendant l'occupation allemande, un centre de commandement de la Luftwaffe y est établi dans les sous-sols.

    Le 2 septembre 1944, les allemands font sauter les ponts de Lyon : un groupe de résistants réuni au fort, réussit à empêcher la destruction du pont de l'homme de la Roche et de la passerelle St Vincent.

  • 1980
    De la libération à nos jours

    Après la libération, le fort redevient Pharmacie régionale jusqu'en 1984. Ce sont ensuite un Dépôt Régional de matériel de mobilisation du Service de santé et l'inspection des services vétérinaires régionale qui s'y installent jusqu'en 1998.

  • Le XXI ème siècle
    2002

    Le fort devient la propriété du ministère des finances et est réaménagé pour y établir l'Ecole Nationale du Trésor en 2004. La transformation effectuée par l’agence Vurpas est un modèle de sauvegarde et de réhabilitation d’un ouvrage militaire. La bibliothèque de l’école occupe l’ancien magasin d’artillerie et le restaurant bien dissimulé est en belvédère au dessus de la Saône.

  • 2019
    Le Fort prend des couleurs avec SUPERPOSITION

    L'association artistique SUPERPOSITION, qui met à la disposition des artistes, des espaces de productions, ateliers et lieux de synergies, installe son collectif des les murs du fort.

    La proposition d’occupation temporaire du Fort St Laurent est le fruit d’un partenariat privé, avec à la clef une occupation d’un an sur la période de transition que connait le bâtiment. D’une rencontre, naît une opportunité d’une ouverture au public, des résidences d’artistes et l’implantation des bureaux de l’équipe.

*Sources : Contenus visuels et textes issus des excellents articles du Musée de l’Histoire militaire de lyon
*Crédit photo Superposition : Lionel Rault